Les PROFILS de citoyens qui s’engagent dans le participatif et l’apport du digital

Une enquête qualitative menée par CollaBoX fait apparaître que les plateformes digitales de budget participatif ou de consultation permettent d’élargir très fortement la visibilité et l’accessibilité des approches participatives à l’échelle de la ville et d’engager de nouveaux profils de citoyens dans cette démarche

Parmi les 3 profils de citoyens engagés qui émergent, on retrouve tout d’abord le noyau dur historique de citoyens ayant participé dès la première heure aux instances présentielles.

Les activistes 

Des profils souvent composés de séniors, de retraités ou de jeunes déjà impliqués depuis longtemps dans les instances participatives de leur commune (Conseils Citoyens, responsables de projets de quartier ou d’association, etc).Ils ont naturellement étendu leur participation au digital notamment pendant le confinement (visioconférences, plateformes participatives, etc). Leur préférence va cependant aux approches présentielles pour leur convivialité, pour les échanges et le contact humain, même si les débats peuvent parfois y être houleux et controversés.

Ce qu’ils en disent :

« Pour moi c’est un vrai engagement personnel depuis longtemps, j’ai eu des responsabilités dans le Conseil de citoyens de mon quartier »

« C’est pour le plaisir de voir se concrétiser des choses utiles pour tous, de faire avancez des projets, de faire aboutir des aménagements réussis, de se retrouver, d’échanger, de faire de nouvelles connaissances »

« La plateforme de budget participatif de ma ville j’y ai participé naturellement, c’est un complément avec des possibilités nouvelles de donner mon avis »

Les impliqués 

Une population au profil varié qui s’engage dans la participation via un intérêt marqué pour une thématique ou un sujet (écologie, solidarité, quartier, etc). Des citoyens qui donnent souvent de leur temps de manière importante pour participer à des initiatives concrètes (aide aux plus démunis, solidarité, ramassage de déchets, etc). 

Les plateformes de participation online sont pour eux un moyen de donner de la visibilité à leurs démarches ou de se tenir au courant des actions entreprises par leur commune sur leurs sujets de prédilection. Leur attente est d’échanger avec d’autres citoyens partageant les mêmes valeurs, de faire avancer leur « cause » dans l’intérêt général.

Ce qu’ils en disent :

« L’écologie est un enjeu fort, il est important pour moi de m’engager dans ce domaine et de chercher à faire bouger les choses »

« Dans ma famille on est bénévole dans le social depuis plusieurs générations, je m’implique sur tout ce qui peut aller dans le bon sens sur ce thème, alors ça m’intéresse de m’engager pour que cette sensibilité fasse partie des propositions dans les budgets participatifs par exemple »

Les curieux 

Cette dernière population de citoyens est la plus large en termes de volume. Les profils y sont plutôt plus jeunes (plus de 18-35 ans) et plus actifs que dans les deux autres. Elle est arrivée à la participation citoyenne en majeur via le digital, et notamment les budgets participatifs. 

Son point de vue est que les citoyens ne doivent plus être passifs pour inventer la ville de demain : ils ont une responsabilité, ils peuvent et doivent contribuer à faire avancer les choses dans l’intérêt du collectif. 

Manquant souvent de temps dans leur vie active, ils considèrent le digital comme une opportunité pour se tenir informés et donner leur avis sans se sentir illégitimes et suivant leurs disponibilités, en ayant le temps de former leur point de vue sur la base des informations fournies et des avis de chacun.

Ce qu’ils en disent :

« J’ai une forme de timidité et de réserve à m’exprimer et donner mon avis, car d’autres paraissent beaucoup plus experts » 

« Je suis curieux de connaître les projets qui peuvent impacter mon quotidien, mon quartier et savoir comment je peux agir pour qu’ils répondent mieux à mes usages et à ceux des autres »

« Vu ce qu’on vient de traverser avec le Covid, j’ai envie d’être actif pour améliorer la façon dont on vivra demain. Il faut dépasser ce côté de critiquer mais agir, s’impliquer faire aller les choses dans le bon sens »

« J’ai une vie active, je dispose de peu de temps, mais avec la plateforme participative sur Internet si je peux m’informer et contribuer d’une façon simple et rapide, je trouve ça très bien »

Méthodologie = Communauté online et groupes qualitatifs auprès de 35 citoyens ayant participé à au moins une approche participative dans leur ville en digital ou en présentiel au cours des 12 derniers mois – 15 villes différentes avec panachage de la taille d’agglomération – mai 2021