Conseils et techniques pour prioriser et décider

Amener un groupe, un collectif ou une équipe à prendre des décisions consensuelles et pertinentes, à prioriser des axes ou des solutions est souvent un vrai challenge. De nombreuses méthodes existent qui facilitent ce processus. 

Mais comment bien les choisir suivant la problématique et le type de choix à opérer ?

Pour répondre à cette question, nous avons listé dans l’illustration ci-dessus quelques-unes de principales méthodes existantes (notamment dans le domaine du Design de Service). L’analyse de leur mécanique nous a amené à les classer en 3 grandes familles :

1 – Les méthodes de hiérarchisation par vote simple

Il s’agit dans ce cas de demander aux votants de départager des propositions sur un seul critère (préférence, intérêt, facilité à exécuter, etc). 

Que l’on procède par main levée, apposition de gommettes ou de post-its ou en utilisant une interface de vote digitale, ce sont les méthodes les plus simples pour départager différentes propositions. Il est toutefois important de bien veiller à ce que le vote des différents participants soit simultané et autant que possible anonyme de façon à ce qu’il n’y ait pas d’effets d’influence.

Il peut être intéressant dans certains cas, d’utiliser des approches ludiques et détournées pour fluidifier les échanges et faciliter le vote en dépassant le pour ou contre. Par exemple, pour classifier des solutions sur un critère de facilité/rapidité  de réalisation, on peut demander aux votants d’utiliser trois images d’animaux du plus rapide au plus lent (gazelle, buffle, tortue).

De même, mention spéciale pour la méthode Benny Hill très efficace en grand groupe. Elle  consiste à évaluer différentes solutions 2 à 2  sur un seul critère, avant de faire un bilan global des notes allouées. L’intérêt de cette approche est de pouvoir évaluer un grand nombre de solutions, en utilisant la dynamique de groupe pour procéder à des paires aléatoires, amenant à établir une hiérarchisation globale solide et rapide.

2 – Les méthodes de hiérarchisation sur critères multiples

Plus complexes et longues à mener à bien, ces méthodes permettent de départager des solutions de manière plus fine en combinant et/ou en croisant plusieurs critères d’évaluation différents.

Différents matrices d’évaluation existent (Impact-Effet, Moscow, Kano, RICE, Désirabilité Faisabilité Viabilité, etc) que l’on peut bien sûr ajuster et personnaliser pour les besoins de chaque projet. L’intérêt de ces méthodes est de croiser – à des degrés différents – les notions de complexité de réalisation (temps, budget, ressources, etc) ET d’impact sur les utilisateurs finaux (satisfaction, attractivité, bénéfices, etc)  qui sont des critères centraux à retenir pour la viabilité d’un projet. 

Il s’agit de plus de critères objectifs et quantifiables sur lesquels il est souvent plus facile de s’accorder de manière neutre et consensuelle (sur la base des datas, enquêtes, retours terrains, etc dont on dispose déjà).

3 – Les approches qui mixent hiérarchisation et co-création

Pour les projets plus complexes, ou sur des étapes de réflexion moins abouties, l’intérêt de cette troisième famille de méthodes de hiérarchisation est indéniable.

Elles ont pour principe d’intercaler des phases de hiérarchisation (sur différents critères successifs) puis d’échange qui permettent d’améliorer sur un mode collaboratif les solutions imaginées.

L’une de nos préférées est la méthode très connue des Chapeaux de Bono car elle mixe évaluation objective et émotionnelle. Elle génère des échanges en profondeur en demandant d’aborder une problématique et les solutions à apporter sous de nombreux angles différents (pessimisme, créativité, optimisme, etc) tout en atterrissant sur une dernière hiérarchisation concrète et objective sous l’angle de l’Organisation.